Endométriose et cancers cutanés

Endométriose et cancers cutanés

Octobre 2017 

Dans une précédente étude E3N, parue en 2007, il avait été montré que le risque de mélanome était augmenté de 62 % chez les femmes ayant un antécédent d’endométriose. Une nouvelle étude a permis d’étendre le suivi de ces femmes à 9 années supplémentaires (soit 21 ans au lieu de 12), et de rechercher une éventuelle augmentation du risque pour d’autres types de cancers de la peau, en l’occurrence les carcinomes cutanés. Il semblerait que parmi les cancers de la peau, seul le mélanome soit associé à l’endométriose (risque accru de 64 %), l’augmentation observée de 17 % du risque de carcinome cutané étant statistiquement non significative.

Qu'est-ce que l'endométriose ?

L'endométriose est une maladie gynécologique inflammatoire et chronique. Son nom souligne son lien avec l’endomètre. Plus connu sous celui de « muqueuse utérine », ce tissu tapisse l’intérieur de la paroi de l’utérus et est à l’origine des règles - mais aussi du nid douillet qui peut accueillir l’embryon. Pour des raisons encore mystérieuses, des fragments de la muqueuse se développent à l’extérieur de l’utérus, dans la cavité pelvienne ou sur les ovaires par exemple. Ces fragments extra-utérins répondent aux hormones du cycle menstruel et « saignent » eux aussi tous les mois, comme ils le feraient dans l’utérus lors des règles. Se développant de manière anarchique, ils peuvent provoquer une atteinte des tissus (phénomène d’inflammation, lésions) et le développement d’adhérences entre les organes voire de kystes sur les organes sur lesquels ils se sont fixés. L’endométriose provoque de fortes douleurs.

L’endométriose est la plus grande cause d’infertilité féminine. Malgré l’impact considérable de cette maladie sur la qualité de vie des femmes, les causes de l'endométriose restent encore mal connues.

Les différents types de cancer de la peau

Les cancers de la peau sont les néoplasmes les plus fréquents dans les populations Caucasiennes. Les carcinomes cutanés représentent 90 % des cancers de la peau ; ils incluent le carcinome basocellulaire (CBC), qui est le type le moins dangereux puisqu’il n’induit que très rarement des métastases, et le carcinome spinocellulaire (CSC).

Les cancers de la peau les moins répandus mais les plus graves, les mélanomes se manifestent généralement par une petite tache pigmentée sur la peau saine ou par la modification d'un grain de beauté préexistant. Dans les pays occidentaux, leur nombre ne fait qu'augmenter. Chaque année, environ 1 700 personnes en meurent en France, soit deux fois plus qu'il y a 20 ans.

L'exposition excessive au soleil est le facteur de risque principal : il expliquerait deux tiers des cas. Il existe aussi des facteurs génétiques : les personnes à « phototype clair » (yeux bleus, peau claire, cheveux blonds ou roux) sont par exemple plus sujettes à développer un mélanome.

 

Référence bibliographique :

Farland LV, Lorrain S, Missmer SA, Dartois L, Cervenka I, Savoye I, Mesrine S, Boutron-Ruault MC, Kvaskoff M. Endometriosis and the risk of skin cancer: a prospective cohort study. Cancer Causes Control. 2017 Oct;28(10):1011-1019.